A défaut d’établir un profil type des victimes, il existe des similitudes importantes entre elles et chacun pourra s’y retrouver, et comprendre pourquoi il en fait partie.


Ce qu’on peut retenir, et cela flattera notre égo, et fera du bien à ceux qui cherchent à se reconstruire, c’est que les victimes sont majoritairement de belles personnes ; au-delà de la satisfaction éphémère de ce constat, c’est sur les qualités qui attirent les PN qu’il faut s’appuyer pour rebondir, tout en éliminant notre naïveté et en avançant prudemment, ce qui nous a manqué avant la rencontre avec le PN.


« Les PN choisissent toujours des personnes dont ils pourront aspirer, tels des vampires, l’énergie, la gentillesse, les atouts. Leurs victimes sont généralement des gens extraordinaires, des personnes très intelligentes ou très belles, reconnues, ou avec un grand réseau social »
Alexandra LECART, psychologue.


« Nombreux sont ceux qui ne conçoivent pas que les PN puissent exister, qu’une mère veuille détruire ses enfants, ou un conjoint, sa femme. Beaucoup de personnes ont du mal à accepter que la méchanceté puisse aller jusque-là. Il y a aussi ceux qui ignorent l’existence de ces personnalités. Et ensuite, des personnes qui manquent d’estime, d’affirmation d’elles-mêmes ou puis, en amour, sont en situation de dépendance affective. Toutes ces personnes sont des proies vulnérables ».
Tim T. Stroobandt, psycholoque.


Nous oublions souvent que c’est l’amour qui nous pousse vers nos PN, aveuglés par leur apparence angélique, empathique et hors du commun ! Nous n’avons pas à rougir d’avoir aimé et aimé beaucoup ceux que nous pensions être nos alter-ego. Tant que dure l’emprise, nous sommes enchaînés à nos bourreaux et hypnotisés, sans capacité à réagir et encore moins à agir.
Ne culpabilisons pas d’avoir été nous-mêmes et de nous être donnés corps et âme au diable, car nous ne pouvions imaginer à qui nous avions à faire.

La dépendance affective :

Comme souvent la dépendance affective a pour origine un trouble lié à l’enfance, issu d’un dysfonctionnement de la relation maternelle, une mère défaillante : absente, dépressive, malveillante, ou à l’opposé surprotectrice, créé chez l’enfant une peur de l’abandon et suscite à l’âge adulte une dépendance vis-à-vis de l’être aimé, pour tenter de rattraper le vide affectif ou l’excès d’affection éprouvé pendant l’enfance, il/elle va chercher à construire une relation fusionnelle et éternelle, et le PN qui a l’art de ressentir les failles affectives, va s’y engouffrer.


Le besoin d’affection et de soutien mental dont a besoin la victime, lui fait supporter les pires humiliations du PN, car elle conserve l’espoir que sa vraie personnalité est celle qu’il montre parfois pour continuer à semer l’illusion qu’il est aussi en manque de quelque chose, et permet ainsi à la relation de perdurer.


La victime a tellement besoin de l’autre qu’elle trouve toujours des excuses au PN et supporte ses emportements, ses reproches et sa méchanceté. Dépendante de son bourreau, la victime se sacrifie parfois jusqu’à l’extrême.


Et bien sûr, la victime ne peut que souffrir de cette relation à 2 vitesses et si imparfaite, le processus de destruction est en œuvre !
La victime est bienveillante mais elle ne voit pas que le PN l’utilise comme un objet, trop occupée à réussir cette relation coûte que coûte, et perturbée par son obsession d’être aimé et sa peur d’être abandonnée. Sa confiance en elle est fragile et la peur d’être seule lui fait accepter parfois l’intolérable.


L’amour irraisonné, surtout avec un MNP, est un mirage, et peut se révéler dévastateur à plus d’un titre !
Apprendre à vire seul, à s’apprécier, à s’aimer et à se faire confiance, est le chemin de croix des dépendants affectifs, mais le bonheur est au bout du tunnel, et mérite bien quelques efforts !

Les surefficients :

Les secondes proies préférées des PN sont constituées par des personnes sensibles et bienveillantes, qui apprécient les autres tout simplement, sans aucun filtre, et aucune prudence, persuadées que le monde est peuplé de belles personnes.
Il ne faut pas sous-estimer la force de l’empathie et celles et ceux qui aiment les autres, ils n’ont aucune raison à priori de se méfier, et ignorent très souvent l’existence de ces profils psychopathes de l’âme qui les vampirisent et leur lobotomisent le cerveau pour mieux les posséder.


Par ailleurs, le besoin de sauver le monde ouvre la porte aux PN qui se victimisent pour attendrir leurs proies et les attirer dans leurs filets.


« Les qualités dont peuvent se prévaloir les victimes de PN sont très souvent similaires d’une proie à une autre : énergie, joie de vivre, spontanéité, sincérité, sens de l’humour, créativité, sensibilité et empathie »


« En plus d’une authentique joie de vire, le PN recherche obligatoirement chez ces cibles qu’elles soient dotées d’une capacité à se remettre en question. Cette dernière qualité est essentielle, car pour que le PN puisse tisser son emprise sur notre psychisme, il faut obligatoirement que nous soyons capables de douter, de culpabiliser, de ressentir la honte… et ce, plus que de raison ! ».
Enquête de Maria MEDITA, hypnothérapeute et praticienne PN.


Christel PETITCOLLIN dans ses livres sur le sujet et notamment « Pourquoi trop penser rend manipulable » parlent de « surefficients mentaux » comme d’aimants à manipulateurs. Le profil des ses personnalités regroupent les hypersensibles, les empathes, et ceux qui pensent trop ou mal :


« Je suis arrivé à la conclusion surprenante que plus on est intelligent, plus on est manipulable. Le paradoxe n’est qu’apparent : une personne intelligente cherche à comprendre, essaie d’intégrer le point de vue de l’autre, veut trouver un terrain d’entente et refuse de se décourager. Pire, une personne intelligente est naïvement persuadée que le dialogue règle forcément tous les malentendus ».


Je crois pour ma part que notre empathie est formidable, mais que nous souffrons de notre ignorance et de notre innocence, convaincus que chaque être humain est bon et que même si parfois il se laisse aller au mal, il est naturellement centré vers le bien. Or, force est de constater que c’est faux !


Notre éducation cotonnée, l’absence de communication sur les sujets sensibles, l’absence d’éducation scolaire de la vie, nous confrontent parfois de plein fouet à une réalité difficile et dont nous ignorons tout !


Mais notre force intérieure est de pouvoir reconnecter notre cœur à notre cerveau et de pouvoir rompre une relation, sans éviter la souffrance mais en disposant en nous des ressources pour remonter, REVIVRE !


Après ce genre de rencontre, nous fonctionnons différemment pour éviter de retomber dans le panneau.


Personnellement, je continue à donner de l’amour, de la bienveillance et de la compassion, mais je n’attends plus rien de l’autre, cela supprime la dépendance, permet de conserver notre façon d’être qui fait de nous ce que nous sommes, et fait place de temps à autre à de belles surprises !


« Contrairement à ce que l’on peut imaginer, la victime n’est ni masochiste, ni faible. Un masochiste, trouve sa jouissance dans le rapport à un sadique qui le fait souffrir. La victime d’un PN ne trouve aucun plaisir à souffrir. Le PN s’est intéressé à elle car il a besoin de quelqu’un de solide, aimant, bienveillant et plein d’énergie et de ressources »
Patricia SERIN, psychologue.

En Savoir plus !

https://www.la-clinique-e-sante.com/blog/relations-toxiques/pervers-narcissique-victime

https://mariamedita.com/pervers-narcissique/victime-pn/