J’aimerai ouvrir cet article par des mots de Christel PETITCOLLIN, conseillère et formatrice en communication et en développement personnel que j’admire profondément : « Je pense qu’une grande partie des onze mille suicides annuels sont probablement la conséquence d’un harcèlement. », dans son ouvrage Pourquoi trop penser rend manipulable. Ces mots sont puissants et douloureux. Car s’intéresser au suicide, c’est aussi oser regarder en face les violences invisibles qui le précèdent. Parmi elles, les violences psychologiques, et plus particulièrement l’emprise exercée par les pervers narcissiques, sont encore bien trop sous-estimées.
Le suicide, conséquence ultime d’une stratégie de destruction :
Le lien entre suicide et violences psychologiques n’est pas encore assez reconnu par la justice alors qu’il est clair comme de l’eau de roche. Le mal-être qui pousse au suicide n’est pas toujours le fruit d’un déséquilibre intérieur. Il est souvent le résultat d’une destruction programmée par un prédateur.
Les pervers narcissiques en sont le parfait exemple (suicides de victime, d’une conjointe, d’enfant d’un parent PN, d’un salarié harcelé par un supérieur manipulateur, d’un adolescent victime d’un parent toxique, d’un proche épuisé moralement par la cohabitation avec un PN…).
Le but ultime de cette pathologie est d’anéantir l’autre, que ce soit par un internement psychiatrique, une mort sociale, mais aussi en le poussant au suicide ; la perte de ses enfants étant l’arme ultime pour le pousser à se détruire ou à commettre l’irréparable sur lui. Le suicide de la victime permettra au PN de se victimiser et de retourner complètement la situation à son avantage, inversant la réalité aux yeux de la société.
La violence psychologique peut tuer. Mais loi peine à l’admettre.
Les PN agissent avec une stratégie froide. Ils sont conscients de leurs actes. Ils savent qu’ils déstabilisent, qu’ils épuisent, qu’ils détruisent. La pensée du suicide émerge souvent chez la victime quand cette dernière souhaite cesser de souffrir. Cet acte ultime de désespoir résulte souvent du harcèlement et de la destruction psychologique exercée par le PN sur la victime. Ces derniers peuvent poursuivent inlassablement leur stratégie de destruction, poussant les plus fragiles à mettre fin à leurs jours, sans être inquiétés par la loi qui peine à intégrer cette réalité.
Dans les faits, le harcèlement moral constitue un délit. La provocation au suicide l’est aussi (article 223- 13 du Code pénal). Mais dans la pratique, combien de plaintes sont classées ? Combien de victimes décrédibilisées par leur propre détresse ?
Mais alors, que faire quand les pensées suicidaires apparaissent ?
Maintenant que nous avons posé ce constat, il est nécessaire de savoir quoi faire dans cette situation. Les pensées suicidaires sont régulièrement présentes chez les victimes des PN et de toutes formes de violences morales et psychologiques en général.
Ce sont des signaux d’alarme à prendre très au sérieux. Il existe un numéro d’écoute : le 3114, le numéro national de prévention du suicide. « Un professionnel de soins (infirmier ou psychologue), spécifiquement formé à la prévention du suicide, sera à votre écoute afin d’évaluer votre situation et vous proposer des ressources adaptées à vos besoins ou à ceux de vos proches. ». Il faut noter que la ligne est ouverte 24h/24 et l’appel est totalement gratuit et confidentiel.
Il existe aussi des numéros ou des sites pour les témoins de suicide, ou proches de la victime, le passage à l’acte pouvant être traumatisant pour les proches.
Témoignage du fondateur de Revivre après l’emprise :
« Sachant ce que je sais aujourd’hui, et c’est bien peu par rapport à toute sa vie, une enquête révélerait non seulement qu’elle agit ainsi depuis longtemps et qu’elle laisse derrière elle de nombreuses victimes, mais encore que sa vie soit jalonnée de suicides et de décès inexpliqués, tout en étant déchue des droits parentaux de ses 4 enfants ; un faisceau d’indices suffisant à démontrer un comportement déviant et néfaste pour ceux sur qui elle jette son dévolu, ou devrai-je dire, son venin !
(…) J’ai moi-même pensé au suicide de nombreuses fois durant mon emprise, puis j’ai pensé à ma femme, mes filles, je ne pouvais pas leur faire ça, alors j’ai tiré les dernières forces en moi pour m’en sortir. ».
Ce que vous vivez est réel. Ce que vous ressentez est légitime.
Et surtout, vous n’êtes pas seul.e.